la langue des campagnes
Connaissez-vous les derniers mots de la langue anglaise ? Ils sont formés à partir du nom-racine "Obama", bien sûr ! D'après le Global Language Monitor (www.languagemonitor.com) qui suit l'évolution de la langue anglaise dans le monde, et qui analyse en détail les discours des candidats à l'élection présidentielle, les commentaires sur eux, et les expressions de campagne, on apprend que Obama" a donné naissance à de multiples expressions, parmi lesquelles : "obamamentum" (Obama et momentum, l'élan-Obama), "Obamarama" (panorama Obama), "Obamamania" (pas besoin de traduire), "Obamanomics" (l'économie vue par Obama), etc. Dans le passé, des présidents américains ont aussi servi de support à l'imagination linguistique : Lincolnesque, Nixonesque ou Clintonesque. Du côté de McCain, rien à signaler…
Plus sérieusement, l'analyse des discours des candidats, qui tient compte du nombre de mots utilisés, donne des résultats intéressants. Lors du dernier débat, McCain a utilisé 6 562 mots contre 7 146 pour Obama. McCain a un niveau de discours compréhensible pour un enfant de 12-13 ans (grade level 7) tandis que Obama se fait comprendre d'un adolescent de 14-15 ans (grade level 9). McCain est donc plus facile à comprendre, avec un anglais plus simple, plus élémentaire. C'est peut-être un avantage.
Si on applique la même échelle à d'autres dirigeants politiques du passé et du présent, on obtient, tout en haut de l'affiche intellectuelle, Lincoln (dont on ne soulignera jamais assez les qualités linguistiques et littéraires), accessible à des jeunes gens de 16-17 ans, et tout en bas Ross Perot (candidat indépendant en 1992) et les George Bush père et fils (12-13 ans). Obama se situe au milieu du classement, au voisinage de Nixon, Kennedy et Reagan, tandis que McCain est tout en bas. Le score le plus surprenant est celui de Sarah Palin. Eh oui, Madame Palin a un score de 9,5, très voisin de celui d'Obama (9,3). Cette évaluation ne se fonde pas seulement sur son discours de la convention, écrit d'avance par d'autres qu'elle, mais aussi sur son débat vice-présidentiel, où son niveau de langue apparaissait de prime abord comme médiocre. C'est sans doute que le logiciel ne tient pas compte de la syntaxe et encore moins de la teneur des propos.